Press Release

Le 9ème colloque international du CAAR (Collegium for African American Research) se déroulera à l’Université Paris Diderot-Paris7 du 6 au 9 avril prochain

Du 6 au 9 avril, le 9ème colloque international « Black States of Desire: Dispossession, Circulation, Transformation/ Dépossession, circulation, transformation : les identités noires et le désir dans tous leurs états » organisé par le  CAAR (Collegium for African American Research)  accueille plus de 200 chercheurs venant du monde entier,  spécialistes des études africaines américaines et des diasporas noires.

S’inscrivant dans le cadre de la célébration des quarante ans de l’Université Paris Diderot – Paris 7,  le colloque « Black States of Desire » inclut le « festival « Les arts noirs entre et hors les murs » ouvert au grand public : expositions, spectacles vivants et cinéma.

Le 9ème colloque du CAAR  a pour thème principal les conditions de la transformation sociale du monde noir. Il met également l’accent sur les questions de genres et les sexualités. Il tire le bilan de trente années de recherche en sciences humaines, dans les études noires, et se propose de réfléchir aux modalités d’application de cet apport scientifique à la transformation sociale. Outre le thème du passage de la connaissance à la transformation sociale, il a pour sujet la réconciliation entre une perspective socio-économique et une approche culturelle des identités.

Le colloque international et interdisciplinaire "Dépossession, circulation, transformation : les identités noires et le désir dans tous leurs états" articule deux axes : le croisement, d’une part, d’une approche socio-économique et d’une perspective identitaire et multiculturelle; et, d’autre part, la relation entre théorisation et transformation matérielle, entre activité intellectuelle et action politique, notamment lorsqu’elles concernent, ensemble, différents groupes dont les objectifs peuvent diverger.

Le colloque a pour objets spécifiques la stigmatisation et la discrimination liées à l’orientation sexuelle, la condition féminine, telle qu’elle est analysée par les études de genres, et une anatomie du racisme, de part et d’autre de l’Atlantique. A ce titre, il est la première manifestation scientifique et culturelle d’envergure en France qui s’attache à appréhender l’inégalité d’une façon complexe et globale, promouvant, au sein de l’Université française, une égalité des chances rendue effective par le savoir.

Une des tâches dont cette entreprise scientifique voudrait s’acquitter est de donner à voir et à entendre l’inscription puissante des formes de stigmatisations et de discriminations dans le corps social et dans les pratiques individuelles et collectives, si puissante, en effet, qu’elles n’en sont parfois plus décelables. L’inégalité sociale, la ségrégation urbaine et, au sein même de la production scientifique, l’illégitimité des champs du savoir consacrés aux groupes minorés, sont ainsi renforcées. Parce que le politique s’épanouit parfois moins dans les espaces consacrés de l’institution que dans celui, aussi simple et modeste soit-il, qui parvient à fédérer des individus parlant et agissant ensemble, ce colloque cherche à rassembler scientifiques et acteurs socio-politiques, intellectuels et artistes, qui, par leur travail et leur expérience vécue, facilitent, pour les combattre, la compréhension des stigmatisations et des discriminations liées à la race, aux genres et aux sexualités, proposent les outils utiles à leur dépassement et participent au projet d’une société où la valeur éthique et politique de la pluralité trouverait à se matérialiser.

Les quatre conférences plénières sont successivement données par Geneviève Fabre, professeur à l’Université Paris Diderot-Paris 7, spécialiste du domaine africain américain et de l’ethnicité, Cathy J. Cohen, professeur de sciences politiques à l’Université de Chicago, spécialiste des questions relatives à la communauté africaine américaine, aux femmes, et au sida, ainsi que par Lewis R. Gordon et Sabine Broeck, respectivement professeur de philosophie à Temple University (Etats-Unis) et professeur à l’Université de Brême (Allemagne) où elle est spécialiste de littérature féminine africaine américaine et spécialiste des rapports entre colonialité et modernité transatlantique. Ces conférences plénières encadrent près de  200 communications parmi lesquelles de nombreuses s’inscrivent dans une perspective comparatiste ou transnationales. Relevant de la plupart des disciplines des sciences de l’homme et de la société, elles sont proposées par des universitaires internationaux.

Le Festival « Les arts noirs entre et hors les murs »

Célébrant la circulation libre et désentravée des savoirs, sous les auspices de James Baldwin, Audre Lorde et Edouard Glissant auxquels il rend hommage, le colloque  « Black States of Desire » propose un ensemble de manifestations culturelles, littéraires et artistiques qui prolongent les axes scientifiques du colloque dans le but de décloisonner les espaces de la science, de l’art et de la culture, et de les ouvrir sur la ville.

Ouvert au grand public, le festival « Les arts noirs entre et hors les murs » comprend :

– Une lecture par l’écrivaine sud-africaine Rozena Maart d’extraits de ses fictions Rosa’s District Six et The Writing Circle (Mercredi 6 avril 17h15 à 18h30- auditorium Ernest Vilgrain-Amphi 1A-Halle aux Farines, Université Paris Diderot-Paris 7, Paris Rive Gauche Entrée libre, dans la limite des places disponibles).

– Un concert de Jazz “Go the Way Your Blood Beats”, Hommage à James Baldwin de David Linx et Diederik Wissels.  (Jeudi 7 Avril 18h30-20h00. Auditorium Hall 2A. Halle aux Farines. Université Paris Diderot-Paris 7. Entrée libre, dans la limite des places disponibles).

– Un concert de Thierry Pécou et les Batoutos. (Vendredi 8 Avril 18h30-20h00

Auditorium Hall 2 A. Halle aux Farines. Université Paris Diderot-Paris 7, Paris Rive Gauche. En partenariat avec l’Institut du Tout Monde. Entrée libre, dans la limite des places disponibles).

– Un récital  théâtral du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire interprété par Jacques Martial. (Samedi 9 Avril 18h30-20h00 Amphithéâtre 310 Ecole Nationale Supérieure d’Architecture-Paris-Val-de-Seine. Site Paris Rive Gauche. Entrée libre, dans la limite des places disponibles).                                        

– Trois expositions consacrées aux œuvres du collagiste africain américain Theodore A. Harris, de la photographe britannique Leah Gordon et du peintre caribéen-américain Torrick Ablack (aka Toxic) et proposées du 28 Mars au 9 avril  sur le site de l’Université. (Centre de l’Université Chicago à Paris et Hall d’accueil du Bâtiment A, Les Grands Moulins. Université Paris Diderot, site Paris Rive Gauche. Entrée libre).

– Une installation audio “Men’s Love Stories : The Adodi Project” par Myron Beasely de Bates College (du  6 au 9 avril, Université Paris Diderot, site Paris Rive Gauche.)

Enfin, un festival de cinéma gay et lesbien « In the Dark Room » est programmé du 6 au 8 avril inclus au cinéma d’art et d’essais La Clef -21 rue de la Clef, 75005. Paris. Billetterie tarif unique : 5,50 €.

Les films suivants seront projetés (en version originale avec sous-titres en français, à l’exception de White Shadows pour lequel les sous-titres sont indisponibles) :

Looking for Langston (Isaac Julien, 1988)
Frantz Fanon: Black Skin, White Mask (Isaac Julien, 1996)
The Watermelon Woman (Cheryl Dunye, 1996)
Woubi chéri (Laurent Bocahut & Philip Brooks, 1998)
Venus Boyz (Gabrielle Baur, 2002)
Brother to Brother (Rodney Evans, 2004)
White Shadows (Mialyn Hanna, 2006)
Precious: Based on the Novel Push by Sapphire (Lee Daniels, 2009)

 

Les organisateurs

Le CAAR (Collegium for African American Research)

Organisation scientifique européenne et internationale indépendante, le CAAR regroupe des chercheurs issus de disciplines diverses telles la littérature, l’histoire, les études culturelles, les sciences sociales et les études sur les identités sexuelles et qui proviennent de 25 pays différents (Etats-Unis, Canada, Japon, Chine, plusieurs pays africains et tous les pays européens). A travers l’organisation de colloques et de conférences, le CAAR promeut la création de réseaux de recherches autour des études africaines-américaines et plus largement autour des études noires diasporiques. Ses travaux scientifiques œuvrent pour une meilleure connaissance des cultures noires et le recul, par le savoir, de l’intolérance, de la xénophobie et du racisme.

Université Paris Diderot-Paris 7

Ancrée dans la ville et dans le présent, l’Université Paris Diderot se veut acteur responsable des mutations de l’enseignement supérieur. A l’initiative de recherches novatrices, tant en sciences qu’en lettres et en sciences humaines, elle se refonde aujourd’hui sur un tout nouveau campus ouvert sur la ville au cœur du nouveau quartier Paris Rive Gauche sur le site des Grands Moulins de Paris. Elle célèbre cette année ses 40 ans.  « 40 ans, Les Années Lumières » est le fil d’Ariane, riche  en rendez-vous scientifiques, culturels et ludiques.

Informations complémentaires sur le site bilingue du colloque au http://caar2011.caar-web.org/